« Je t'aime. » « Ahah. Pas drôle. » « Je t'aime. » « Ouais moi aussi. » « Je t'aime, vraiment. » « Sérieux ? » « Nan c'était juste pour voir ce que ça faisait. » « Tu connais Marvel ? » « C'est le seul et unique adversaire à ma taille dans ma classe de réal, je le hais. Pourquoi ? » « Parce que je crois que lui il m'aime bien ... » « Je vais le trucider ! » « Tu devrais t'en foutres Bris. » « Ouais, mais ... même. Bon on s'le regarde ce film ? » Bris et Sil, ça a toujours été comme ça. Ils sont le cliché que vous voyez dans toutes les séries télé mélodramatiques, ces amis de toujours, épris l’un de l’autre, mais incapables de l’avouer au grand jour. Ce son deux gamins toujours pommés qui quoi qu’ils en disent, n’auront jamais un avis ouvert sur la question. Lui c’est un Dom Juan, le coureur de ses dames, toujours à vouloir séduire. Il boit, il fume, et quoi qu’il fasse, il excelle. Elle c’est la bonne copine, jolie, très jolie, mais qui n’en jouera jamais. On ne peut pas la toucher, elle est mystérieuse, son corps gracile est comme un tableau qu’on regarde de loin. Siloé le sait très bien, il y a toujours eu plus que de la simple amitié entre eux. Elle l’a aimé comme une folle jusqu’à ses dix-huit ans et puis elle avait fini par comprendre que Bristol n’était qu’un pauvre crétin, son pauvre crétin de meilleur ami et qu’il ne pourrait définitivement rien n’y avoir de plus entre eux. Et pourtant, ça aurait pu … Et plus d’une fois. « Action ou vérité ? » Bris titubait, lâcha un verre de whisky qui s’écrasa lourdement sur le sol, il manqua de se rétamer une dizaine de fois, sa voix était hésitante. Il avait bu, un peu trop, c’était devenu une habitude. La soirée battait son plein, c’était dans ces rares occasions que Siloé se laissait complètement aller.« Et actionnnn ! » « Embrasse-moi Siloé. » « Ahah, non je crois pas, pas toi crétin.» « Tu triches, t'es obligée c'est ton gage. » « Je te dis que ... » Elle ne parvint évidemment pas à terminer sa phrase. Bris s’empara de ses lèvres, longuement. Au petit matin, par on ne sait quel miracle/malheur, Bristol se souvenait de tout, ça n’arrivait pourtant jamais. Il ressentait encore le frisson qui avait parcourut tout son corps quand sa bouche avait touché celle de Siloé. Les jours passèrent et c’était impossible de lui ôter ce doux souvenir. C’était il y a six mois, et encore aujourd’hui ce souvenir hante ses nuits. Mais il est persuadé d’être un type mauvais, pas du tout celui qui pourrait convenir à Sil. Il se pense parfait pour jouer le meilleur ami stupide, boulet, celui qui l’a fait rire, mais il n’est pas sérieux, il n’est pas ce qu’elle veut. Alors il feint une totale indifférence, seulement depuis que Marval (voir scénario avec Parrish) tourne autour de Siloé il ressent comme un vif instinct de propriété. Aucun garçon ne peut l’avoir, la toucher, l’embrasser. Aucun sauf Bris, et encore moins Marvel, son ennemi public numéro un. (pour l’anecdote, Marvel et Bristol suivent les mêmes cours, et se vouent une guerre sans merci pour être le premier de la classe. Ils se détestent, c’est vicéral).